Agir contre la sécheresse

Publié le par Désirs d'Avenir en Vaucluse

Invitée de la mi-journée sur BFM TV, je me suis exprimée sur la sécheresse qui se surajoute à la crise du lait, et qui a entraîné  l’année dernière plus de 200 suicides d’éleveurs – ce qui est un drame – sur notre territoire national.

Puisque le gouvernement ne fait rien, j’ai fait voter hier dans la région Poitou-Charentes que je préside une aide d’urgence de 1.000 euros par éleveur pour leur permettre d’acheter du fourrage. Et ce que je demande au gouvernement aujourd’hui, très rapidement, c’est de bloquer le prix de la paille et le prix du fourrage qui sont livrés à une spéculation honteuse. Il faut donc revenir à un prix de la paille de dix-huit euros la tonne. Deuxièmement, ce que je demande, c’est la réquisition des céréales qui aujourd’hui sont exportées, parce qu’il y a là aussi de la spéculation sur le plan mondial, et qu’il y a des céréaliers qui gagnent beaucoup d’argent, en profitant de cette spéculation alors que les éleveurs qui ont besoin de matières végétales pour nourrir leurs troupeaux, eux, n’ont que leurs yeux pour pleurer.

Il fallait dès le mois d’avril, bloquer le prix de la paille, le prix des céréales, et empêcher les exportations spéculatives. Une fois de plus, le gouvernement n’a rien fait, si bien que, en tant que présidente de la région, j’ai pris cette décision pour que les éleveurs ne puissent pas mourir…

Je conditionne cette aide de 1.000 euros. Je demande en effet  aux agriculteurs d’être économes en eau, de bannir les OGM…

Je pense que c’est rendre service aux éleveurs que de leur dire : aujourd’hui, je vous donne des aides, et vous savez, on va faire du donnant/donnant, c’est-à-dire que vous allez vous orienter vers des cultures beaucoup plus économes en eau, par exemple, la luzerne, le sorgho, certaines espèces de maïs qui sont très économes en eau, qui n’ont pas besoin d’être arrosées, et on va vous accompagner dans cette mutation, pour que l’année prochaine – c’est maintenant que l’on prépare l’année prochaine – vous puissiez être beaucoup moins dépendants des cultures irriguées.

Les agriculteurs sont satisfaits, parce qu’ils attendent depuis très longtemps justement que l’on sorte de cette agriculture intensive, qui a conduit à planter du maïs irrigué dans des zones de marais ou dans des zones humides, c’est à dire dans des zones qui étaient auparavant consacrées à l’élevage, uniquement parce que les aides économiques sont plus importantes sur le maïs irrigué que sur l’élevage. Le gouvernement n’a toujours pas changé cette politique-là qui fait que 80% des aides agricoles vont aux 20% des agriculteurs les plus riches, les céréaliers irriguants, qui en plus exportent sur le marché mondial, c’est scandaleux.

 

Ségolène ROYAL

 

Allez voir http://www.leblogdesegoleneroyal.fr/ 

Les ségolénistes du Vaucluse

 

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