Ségolène Royal et Martine Aubry s'expriment sur Total
Les socialistes français ont dénoncé les suppressions de postes chez Total, la numéro un Martine Aubry exigeant que le géant pétrolier "rembourse l'aide publique" et l'ex-candidate à la présidentielle Ségolène Royal que l'Etat "prélève les bénéfices" du groupe.
La compagnie pétrolière a annoncé mardi la suppression de 555 postes de travail d'ici à 2013, rejoignant la liste des grands groupes qui, arguant de la crise économique, allègent leurs effectifs.
"La responsabilité sociale d'une entreprise, ça existe, surtout d'une grande entreprise qui a beaucoup été aidée par l'Etat et donc par l'argent des contribuables", a affirmé Martine Aubry, lors d'une conférence de presse, en dénonçant une "absence de responsabilité sociale".
"Aujourd'hui, il faut que Total rembourse l'aide publique qu'elle a touchée" et qu'elle "mette en place des dispositions pour créer autant d'emplois dans les bassins d'emplois, qu'elle va détruire", a-t-elle ajouté.
Total annonce "plusieurs centaines de suppressions d'emplois" alors que le groupe "a fait des bénéfices considérables" et "augmenté de 10% les dividendes des actionnaires", a souligné pour sa part Ségolène Royal sur la radio France Inter.
Selon elle, face à une telle situation, "l'Etat doit prélever les bénéfices de Total et les réinjecter massivement dans les énergies alternatives pour préparer la croissance de demain".
Pour sa part le secrétaire général du syndicat CGT Bernard Thibault a jugé les suppressions d'emploi chez Total "indéfendables" et "injustifiables" au regard des "profits records" enregistrés par le groupe français en 2008.
Le président Nicolas Sarkozy "a déjà dit dans des discours forts qu'on allait passer à un nouveau type de capitalisme (...), qu'il n'admettrait pas que des entreprises profitent de cette situation pour justifier des mesures de restructuration injustifiables. Entre le discours et les actes, nous attendons confirmation", a lancé le leader syndical.
Total a dégagé en 2008 le plus gros profit jamais réalisé par un groupe français, 13,9 milliards d'euros. Le groupe a assuré qu'il y aurait "zéro licenciement" mais notamment des départs volontaires à la retraite.
Source: AFP