Qui arrêtera Madame Royal?

Publié le par Désirs d'Avenir en Vaucluse

Écartée de la direction du PS par une « union sacrée », Ségolène Royal continue de jouer la carte de l'opinion contre le parti. Elle agace, mais ses chances restent grandes.


Qui oserait encore avancer que l'avenir de Ségolène Royal est derrière elle ? Ceux qui l'avaient déjà prédit après son échec à l'élection présidentielle ? Ceux pour qui elle ne représentait rien au sein du parti avant le vote du congrès ? La dame en blanc n'en finit pas de contourner les obstacles. Elle a beau cristalliser les rancoeurs, voire les haines, à l'intérieur de sa famille politique, sa popularité continue de pointer au beau fixe.
Sa façon irrationnelle de se jouer des conventions est souvent jugée ridicule dans le Landerneau médiatique, mais une part importante de la population reste conquise.


« Ailleurs »

Certes, la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes semble parfois donner le bâton pour se faire battre. Comme l'autre semaine, lorsqu'elle annonce vouloir organiser une nouvelle « fête de la fraternité » en septembre alors que la plupart des hiérarques socialistes n'ont pas encore fini de commenter avec consternation sa dernière prestation au Zénith. Plus on l'attaque, plus elle en fait. De provocation en victimisation, elle joue de son image plutôt que du travail d'équipe. Même ses soutiens, qui ont récemment officialisé en son absence son courant « L'espoir à gauche », pourraient prendre leur autonomie. Dans la perspective de 2012, Ségolène Royal a beau avoir compris la nécessité de s'appuyer sur un appareil d'envergure, elle continue d'être « ailleurs ».

Où est-elle alors, si ce n'est avec ses « camarades » socialistes ? À Washington, pour assister à la cérémonie d'investiture de Barack Obama. Au Brésil, pour soutenir les contestataires de la globalisation. En tête des gondoles des libraires, avec la publication d'un livre si personnel qu'il ressemble plus à une confidence psychanalytique qu'à un programme de gouvernement. Dans les locaux de son association « Désirs d'avenirs », qui revendique sans cesse de nouvelles adhésions. Elle n'oublie pas non plus de railler Nicolas Sarkozy, capable à ses yeux de « vendre des frigidaires aux esquimaux » .

Éviter au PS de se « ringardiser »
 

Alors Ségolène Royal est la femme à abattre ! Elle et ses amis ne cessent de clamer leur « disponibilité » pour travailler avec la nouvelle direction et accéder à des têtes de listes pour les élections européennes ; les alliés de Martine Aubry ne semblent pas vouloir en entendre parler. À tort ou à raison, certains lui reprochent de bafouer l'action politique et de salir l'image du PS. À ceux-là, elle répond qu'elle veut au contraire lui éviter de se « ringardiser ». Lancer une grande campagne d'adhésions à 20 euros, faire émerger une nouvelle génération, remettre en cause les modes de pensée des socialistes. Elle n'oublie jamais d'ajouter qu'elle souhaite plus que tout mettre fin à un fonctionnement sclérosé dans lequel des barons vieillissants s'accrochent à leur pré carré.
Paradoxalement, l'ancienne candidate à la présidentielle rend un grand service à la nouvelle direction du parti. Finalement, n'incarne-t-elle pas en négatif le seul socle commun de l'ensemble des courants réunis autour de Martine Aubry ?

Du côté de la droite, les attaques contre Ségolène Royal ne manquent pas non plus. Les insistantes allusions du ministre du Budget, Éric Woerth, à la légalité du financement de « Désirs d'avenir » visent là où ça fait mal. Qu'importe ! Qu'ils viennent de son propre camp ou de celui d'en face, les coups, Ségolène Royal en a déjà reçu en nombre. Aucun ne l'a encore mise à terre.


Source: Nord éclair / Photo: Flickr

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