AU PS, CHACUN PREPARE SA STRATEGIE DE CONGRES

Publié le par Désirs d'Avenir 84

FIGARO

26 03 2008

 

Nicolas Barotte

 

 

Ségolène Royal veut élaborer une contribution «participative».



La plaisanterie a fait sourire ceux qui l'ont entendue. En concluant le conseil national, mardi soir, devant une salle quasi vide, François Hollande interpelle les socialistes encore présents. «Minoritaires» mais assidus, il leur propose «une prime» lors du prochain congrès !

La majorité, elle, a déjà quitté la salle sans attendre les derniers mots du premier secrétaire. Ségolène Royal est de ceux qui sont partis. Bertrand Delanoë est resté jusqu'à la fin. À la sortie, il en profite pour saluer Benoît Hamon, porte-drapeau de la gauche du PS… La bataille pour la succession de François Hollande, premier secrétaire jusqu'au 13 novembre, est ouverte au PS. Ce jour-là, après le congrès fixé du 7 au 9 novembre, les militants désigneront leur nouveau leader.

 

Le chemin est encore long jusque-là. Le gouvernement n'ayant pas calé son agenda sur celui du PS, la première urgence des socialistes est de répondre aux sujets qui feront l'actualité du printemps. Trois groupes de travail vont être mis en place sur la «réforme de l'État», la «réforme des retraites» et la «présidence française de l'Union européenne». Même si ces questions les divisent, les socialistes ne peuvent pas attendre leur congrès pour prendre position.

 

 

Imposer son leadership

 

L'étape suivante aura lieu le 14 juin. Une «convention nationale» doit ratifier le vote des militants sur une modification des statuts et une nouvelle «déclaration de principes». Un rendez-vous normalement «consensuel».

 

Ensuite, le PS pourra se plonger dans les mécanismes complexes de son congrès. Et se diviser.

Les «contributions» devront être déposées le 1er juillet. Tout le monde peut le faire pour alimenter le débat jusqu'au dépôt des «motions» le 13 septembre. Les militants voteront sur ces «motions», représentant les différents «courants» du PS, le 23 octobre.

 

Pour l'instant, aucune sensibilité ne dispose seule de la majorité. Pour imposer son leadership rapidement, Ségolène Royal distille l'idée qu'elle pourrait annoncer bientôt sa candidature. Elle est ce matin sur RTL. Sa contribution pour le congrès sera «participative», promet aussi un de ses proches.

«Nous ne voulons pas d'un texte descendant. Nous allons demander la participation des fédérations.»

 

Entre les deux présidentiables, les autres sensibilités veulent peser. La gauche du PS, autour du député européen Benoît Hamon, a annoncé son intention de déposer une motion. «Le nouveau premier secrétaire sera issu de la motion qui permettra d'obtenir une majorité», pronostique-t-il.

Les «reconstructeurs», autour de Jean-Christophe Cambadélis, Claude Bartolone et Arnaud Montebourg, s'organisent : ils ont prévu de se réunir tous les mardis. Mercredi, pour tenter de montrer la solidité de leur démarche, ils ont diffusé les premiers textes en débat entre eux : sur l'Europe, la politique économique ou le «nouveau PS» à bâtir et qui refuse la «présidentialisation».

 

      

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